FORMATION PROFESSIONNELLE

FORMATION PROFESSIONNELLE

« Il y a plusieurs vies dans une vie, et c’est bien cela qui nous la rend attrayante.» Maryse Wolinski, journaliste et écrivaine, exprime ce que chacun sait, à savoir que nous devrons sans doute exercer plusieurs métiers dans notre vie. Mais comment faire ? Un premier moyen de se former, le CPF : vous avez transféré vos heures de DIF sur votre CPF et celui-ci affiche un compteur qui vous donne envie de vous former ? N’hésitez pas. Vous pouvez aussi acquérir des compétences grâce à la formation syndicale, ou bénéficier des formations en interne, grâce aux accords négociés en entreprise par la CFTC. Et si vous avez envie de changer de métier, de vous épanouir dans un autre domaine d’activité, le projet de transition professionnelle est là pour ça. En tout cas, changer de métier, de vie c’est possible, c’est ce que nous raconte Beniamin Pyrz.

BENIAMIN PYRZ : De séminariste à expert en CSE

« Les rencontres ont été le déclencheur de mes changements de cap. »

Je suis né en 1973, en Pologne. J’ai longtemps voulu être prêtre. D’ailleurs, je suis entré au Grand séminaire de Paris à 18 ans, que j’ai quitté cinq ans après, par amour pour une femme. J’ai alors travaillé comme journaliste dans un groupe de presse, j’ai fondé mon propre journal (d’abord papier puis en ligne). Je me suis marié et nous avons eu neuf enfants, j’ai alors dû trouver un travail plus rémunérateur. Une agence d’intérim m’a proposé de nombreuses missions, certaines gratifiantes, d’autres moins. En 1997, j’ai été embauché comme responsable informatique d’un concessionnaire automobile, où je me suis formé. L’entreprise, qui gérait l’informatique des concessionnaires en France, m’a recruté en 2000. Au bout de deux ans, j’ai intégré le CE de cette entreprise. Pendant toutes ces années, j’ai été imprégné par la vie syndicale. En vingt ans, j’ai été témoin des licenciements, des plans sociaux au sein de cette entreprise qui s’est développée, a été rachetée, a changé de nom… Aujourd’hui, elle s’appelle Keyloop. Dernier rebondissement, fin décembre 2021, la branche française va fermer ses portes. Ma maturité actuelle me fait comprendre qu’il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler et retrouver ce qui nous donne de la joie dans notre travail. Aussi, j’ai postulé pour partir au dernier Plan de sauvegarde de l’emploi et j’ai commencé à penser à un nouveau projet professionnel. J’ai pu bénéficier de l’enveloppe formation dans le cadre du PSE, pour me former auprès d’un expert CSE, avec l’aide du cabinet de reclassement.

J’ai monté ma propre structure, un cabinet de conseil qui aide les CSE à remettre la dignité de la personne humaine au centre de l’entreprise. La CFTC m’a fait confiance (un grand merci à Agnès du Sicsti) et m’a proposé des missions auprès de CSE, que j’aide dans leurs missions, pour la mise en place du télétravail par exemple. Aujourd’hui, mon cabinet se développe et ma relation personnalisée avec les CSE me satisfait. En regardant mon parcours, je ne pense pas “reconversion” mais accomplissement.