Edito de la secrétaire générale

Edito de la secrétaire générale

Son Edito dans Le Lien n°318

Chers adhérents,

Nous achevons une année particulièrement chahutée par de nombreux évènements. Notre mobilisation dans le cadre de la réforme des retraites, comme la crise de gilets jaune ont alimenté une actualité sociale bien chargée : un an déjà que des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes sortent dans les rues de notre pays pour manifester leur ras-le-bol face aux régressions sociales.

Dans la plupart de nos activités, l’environnement professionnel est toujours plus individualisé et digitalisé. La manière dont les directions des ressources humaines gèrent l’embauche, l’évaluation des compétences des salariés et les carrières professionnelles illustre bien ce nouveau rapport au travail fondé sur l’évaluation individuelle.

La notion de travail est devenue pour l’individu à la fois un ensemble d’opportunités mais aussi de contraintes pesantes. À coups d’objectifs toujours plus difficiles, le salarié devient l’ambassadeur des bonnes pratiques ou des fraudes pour les atteindre. Le constat est plutôt alarmant : jamais les salariés n’auront été autant mis en concurrence entre eux, participant au développement du turn-over et des risques psycho-sociaux dans les entreprises.

Le benchmark et le reporting sont devenus la norme à tous les niveaux de l’organisation de l’entreprise. Il faut rapporter à son manager, à sa direction, à ses actionnaires « du chiffre, du résultat, des indicateurs ». Le tout dans un contexte ultra-concurrentiel, sur fond de crise économique où le chômage de masse atteint des records.

Les entreprises et les unités autonomes de production deviennent des sortes de rings, sur lesquels il faut remonter chaque jour pour conserver sa place. Les salariés, un temps valorisés, se sentent reconnaissants et investis, donnant tout à leur travail, oubliant souvent, tout comme l’entreprise, de distinguer vie privée et vie professionnelle, jusqu’à en devenir « moins performants ». Dans ce climat tendu et délétère, tous craignent pour la sécurité que leur apporte leur emploi. C’est dans une schizophrénie collective que tous avancent, stagnent ou souffrent dans leur entreprise.

« Le sens est nécessaire à l’hygiène mentale de l’être humain. Ces absolus inspirent ses attitudes et ses conduites et lui servent de guides d’actions. En soi, le monde ne comporte pas d’absolu, de sens, d’idéal, ou de valeur ; ce sont les individus qui créent le sens, les valeurs et les idéaux, par leurs actions et leurs interactions. Dès lors, la quête de sens est en essence une expérience existentielle » affirme Irvin D. Yalom.

Nos représentants, nos militants, nos élus CFTC s’efforcent de vous représenter en donnant du sens à leurs actions, en revendiquant la pleine place de l’humain au coeur de l’organisation d’une entreprise. L’entreprise et les salariés profiteraient tellement d’un management par la bienveillance ! Nul doute qu’un salarié respecté, épanoui, trouvant du sens dans son travail, dans ses missions, ne pourra être que plus productif !

Pour faire entendre avec justesse et justice la voix des salariés, la place de l’élu est alors indispensable. Ce corps intermédiaire souvent critiqué et dépossédé est pourtant le maillon incontournable d’un dialogue et de relations sociales de qualité.

La mise en place des CSE dans toutes les entreprises françaises nous a donné du fil à retordre, tout en nous offrant une opportunité de s’implanter dans des entreprises où la CFTC était absente du paysage syndical. Les résultats obtenus, très satisfaisants, doivent nous encourager à mettre les moyens nécessaires à leur consolidation. Nous continuerons ainsi en 2020 puisque de nombreuses sociétés se voient contraintes de reporter cette échéance.

A ce titre, nous remercions chaleureusement Pascale LE GLOANEC qui n’a pas ménagé ses efforts dans la négociation des protocoles d’accord préélectoraux. De même pour nos permanents fédéraux mobilisés quotidiennement pour vous apporter leur aide. Plus largement, un grand MERCI à vous : adhérents, militants, permanents, représentants et élus CFTC pour votre implication sur le terrain et votre fidélité. La CFTC progresse, cela ne peut se faire qu’avec et grâce à vous !

Enfin, je ne peux que vous encourager à vous inscrire aux différents modules de formation prévus en 2020. La qualité du dialogue social au sein de nos entreprises respectives réside dans la formation de ses élus et représentants. J’en profite pour souhaiter la bienvenue à Manuella PONTE, votre nouvelle responsable de formation à compter du 1er janvier 2020. Mes sincères remerciements à Florence et Bruno pour leur investissement sans relâche ces quatre dernières années : je leur souhaite un plein succès dans leurs nouvelles missions !

Toute l’équipe dirigeante vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année auprès de vos proches.

A l’année prochaine pour de nouvelles aventures humaines !