PRESSIONS AMÉRICAINES : UN EFFET PSCHITT ! DANS LE SECTEUR TÉLÉCOM EN FRANCE

14 juillet 2025 Fédération

Alors que la réélection de Donald Trump comme Président a ravivé les tensions commerciales et diplomatiques entre les États-Unis et plusieurs partenaires étrangers, le secteur Télécom en France, lui, reste largement à l’écart de ce tangage économique. Les nouvelles directives américaines suscitent davantage de perplexité que d’inquiétude parmi les grands opérateurs français, à commencer par Orange et Verizon.

 

Des droits de douane sans effet concret
Annoncés en fanfare par la Maison Blanche, les nouveaux droits de douane décidés par l’administration Trump n’auront aucun impact sur les activités Télécom en France. En effet, le secteur ne repose pas sur des exportations vers les États-Unis, ce qui rend ces surtaxes douanières largement hors sujet pour les acteurs français.

Plus préoccupante en apparence, la demande américaine de conformité aux nouvelles normes relatives à la diversité et à l’inclusion soulève des questions. L’Executive Order 14173, intitulé « Ending Illegal Discrimination and Restoring Merit-Based Practices in Hiring and Employment », exige que les fournisseurs du gouvernement américain certifient qu’aucun de leurs programmes ne promeut la diversité de manière jugée contraire aux lois fédérales anti-discrimination.

Une directive floue et potentiellement intrusive qui a déjà fait l’objet de sollicitations, notamment envers le groupe Orange. Plusieurs ambassades américaines, dont celle de Paris, ont ainsi demandé à l’opérateur français de se conformer à ce décret. Orange, qui fournit des services télécoms à certaines agences gouvernementales américaines, s’est vu directement concerné.

Pourtant, l’analyse de ce décret par les juristes d’Orange, conjuguée à la très faible exposition de l’entreprise aux États-Unis, Orange s’étant récemment affranchie des obligations Sarbanes Oxley, a conduit à une réponse prudente. Pour l’instant, aucune certification ne sera transmise à l’administration américaine. Le président du bureau national CFTC chez Orange estime ainsi que « le risque d’être exposé à des mesures coercitives est très faible ».

 

Verizon en France : une filiale alignée, mais sans impact nouveau
Du côté de Verizon, opérateur américain présent sur le marché des entreprises en France, le constat est tout aussi calme. Selon les adhérents CFTC, « rien de neuf sous le soleil ». La direction française, pilotée depuis Dublin, continue d’appliquer les directives de la maison mère, sans pour autant  traduire de nouvelle pression liée au contexte américain.

 

Une tentative d’ingérence qui tombe à plat

En somme, dans l’ensemble du secteur Télécom en France, cette initiative américaine est perçue comme une « tentative d’ingérence inqualifiable », mais sans effets notables. « Un coup d’épée dans l’eau du chevalier Donald », ironisent certains représentants syndicaux. Malgré le bruit médiatique autour des premières décisions du président Trump réélu, l’écosystème télécom français semble pour l’instant protégé de ses turbulences idéologiques et économiques. L’effet est clair : un grand « pschitt ».

 

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