AGISSEMENTS SEXISTES OU HARCÈLEMENTS SEXUELS, ACCENTURE DIT STOP

AGISSEMENTS SEXISTES OU HARCÈLEMENTS SEXUELS, ACCENTURE DIT STOP

La direction du groupe Accenture a pris conscience que le harcèlement sexuel ou les agissements sexistes sont des risques professionnels et concernent aussi bien les femmes que les hommes. Cela a débouché sur la signature d’une charte « #StOpE » contre le sexisme dit ordinaire au travail. Les syndicats, avec la CFTC en fer de lance, ont souhaité aller plus loin et inscrire la lutte contre ces agissements dans un accord. Un moyen pour que ces mesures de prévention et de lutte soient inscrites et suivies et qu’elles soient effectives pour tous, quel que soit le type de contrat du salarié, y compris pour les alternants et les stagiaires.

 Pour négocier cet accord, d’une validité de trois ans, applicable dans toutes les sociétés du groupe Accenture en France, pas moins de dix réunions de négociation ont été nécessaires. Cet accord prévoit la mise en place d’un plan de prévention s’appuyant sur la formation des salariés du Groupe.

Le rôle des managers, qui doivent par ailleurs avoir un comportement exemplaire, est essentiel. C’est à eux qu’incombent la responsabilité de maintenir un environnement de travail respectueux, éthique et juste, dans lequel les salariés se sentent libres de signaler tout problème. Les salariés peuvent et doivent signaler tout comportement inapproprié dont ils sont victime ou témoin. Des informations sur les sanctions applicables, les actions contentieuses civiles et pénales en matière de harcèlement sexuel et les coordonnées des autorités et services compétents sont désormais publiées sur le portail Accenture. Une visibilité accrue est donnée aux actions mises en place via l’intranet, l’affichage, les campagnes de mails… Un Code of Business Ethics, qui comprend un volet important sur la lutte contre ces agissements, est présenté aux nouveaux arrivants. Des questionnaires sont envoyés aux salariés sur ce thème.

Des référents HSAS (harcèlement sexuel et agissement sexiste) sont désignés parmi les membres du CSE. Ceux-ci reçoivent une formation spécifique et ont 10 heures de délégation par mois pour leur action.

La procédure d’alerte et d’enquête est expliquée, un accompagnement des victimes est prévu.

MAIKE ROEMER REVIENT SUR LE CHEMINEMENT DE CET ACCORD

Maike Roemer, déléguée syndical central (DSC) CFTC de Accenture Technology Solutions nous explique le cheminement de cet accord : « Les organisations syndicales n’avaient aucune remontée d’informations sur les signalements, comme si cela n’existait pas dans notre Groupe. Accenture ne faisait que peu de formations et communiquait très peu sur le sujet… Le processus d’alerte était très opaque et peu connu par les syndicats. Des sondages, réalisés depuis le siège américain, ont révélé que les personnes, victimes ou témoins, hésitaient à témoigner, par peur de représailles et par peur du manque de confidentialité du traitement des dossier. Pour que les personnes parlent, elles doivent être en confiance. A la CFTC, nous sentions que le sujet n’était pas prioritaire pour la direction. Nous avons demandé à formaliser le processus, afin d’avoir une idée claire des rôles et des responsabilités. Nous avons réfléchi à un projet d’accord, avec les autres organisations syndicales. Cet accord comprend la création d’une commission annuelle (oui, cela semble peu, mais c’est déjà une grande avancée), la mise en place d’une enquête formalisée (mais non paritaire), dont le processus sera désormais porté à la connaissance de tous les salariés. La direction s’engage également à plus d’actions contre des représailles à l’encontre des victimes ou des témoins ayant alerté, et à plus de soutien aux victimes, avec un accompagnement psychologique, fait par un prestataire externe.

Aujourd’hui, je suis fière de notre action, j’espère que cela va libérer les voix et faire cesser des agissements d’un autre siècle ! »