ÉDITORIAL

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Ensemble, tous engagés pour faire battre en retraite la réforme

À chaque réforme des retraites sa mobilisation. Ce numéro est largement consacré à l’engagement dont vous avez fait preuve tout au long de ce mois de mars 2023. Il fera sans doute date, alors que le Gouvernement éperonne nos représentants à l’Assemblée Nationale et au Sénat pour leur faire valider la loi à une vitesse vertigineuse (même nos parlementaires peuvent se plaindre de leurs conditions de travail !). Pendant ce temps les syndicats et la France des retraités, des travailleurs et des jeunes manifestent et espèrent être entendus. Sin 69% des Français se sont déclarés hostiles à la prolongation de l’âge légal jusqu’à 64 ans, c’est, disent-ils, en raison principalement de la pénibilité de leur travail. Nombre de sociologues ont déjà tiré la sonnette d’alarme concernant “l’atomisation des collectifs” * et l’aggravation des conditions de travail, largement dues à une recherche permanente de productivité dans les dernières
décennies.


Travailler plus longtemps et de plus en plus tard à chaque réforme semble le seul mantra des pays européens pour faire face au choc démographique. Mais est-ce pour autant la seule voie ? Les solutions, notamment financières, avancées par la CFTC n’ont même pas été considérées, alors que le financement par capitalisation s’immisce de plus en plus dans le débat. C’est peut-être le plus grave : envisager l’amenuisement de notre principe de solidarité. Notre système étant fondé sur la part socialisée du salaire, via les cotisations, il nous faut reposer la question de la nature du travail, de ce qui est taxable dans un monde qui se robotise, mais aussi, pour lui redonner du sens, de son utilité et de son innocuité sur notre environnement. Rappelons la définition sociologique du travail comme étant “la peine qu’on se
donne pour produire des choses utiles dans le cadre d’un emploi dont on peut vivre”. C’est loin d’être applicable à tous.


Certaines dimensions du vieillissement, que nous connaissons, ne sont pas encore vraiment prises en compte. Aujourd’hui un Français sur quatre a plus de 60 ans et d’ici moins de 20 ans ils seront plus du tiers, impactant très directement les dépenses liées à la retraite, à la santé et à la dépendance. On estime à 100 milliards la hausse de la protection sociale d’ici 2039. Parallèlement les recettes fiscales baisseront corrélativement au nombre d’actifs. La bonne nouvelle ? Une baisse mécanique du chômage mais un manque crucial de main d’œuvre, spécialement dans les domaines (santé) les plus nécessiteux. Une solution urgente : soigner l’emploi et les conditions de travail en repensant la pénibilité, en particulier pour les jeunes, les seniors et les femmes, éternelles oubliées des normes des postes de travail.

Vous pourrez lire aussi dans ce numéro que, pour faire face à l’enjeu majeur du pouvoir d’achat, nous sommes en première ligne pour négocier les NAO et les minima de branches et faire avancer le partage de la valeur dans les entreprises, pour laquelle une impulsion a été lancée. Il faudra certainement revenir à
la charge pour contrebalancer l’inflation qui ne faiblit pas et une hausse brutale des prix de l’énergie.


C’est sur cette note combative que va s’achever cette mandature fédérale, qui aura été riche en événements imprévus et en adaptations. Toute l’équipe fédérale vous donne rendez-vous à Seignosse du 27 au 29 juin pour le 52e Congrès de la Fédération Media+, un moment fort de la vie de notre Fédération, pour dresser le bilan des quatre années passées et élire l’équipe qui portera les orientations de la mandature 2023-2027.