TÉLÉCOMS HYPER CONNECTÉS PENDANT LA CRISE

TÉLÉCOMS HYPER CONNECTÉS PENDANT LA CRISE

Nos secteurs pendant la crise sanitaire

Les opérateurs de Télécom ont assuré, connectant les français et les entreprises pendant le confinement. Les opérateurs ont investi dans des solutions de conférences virtuelles et le réseau a tenu, malgré le télétravail multiplié par 10. Par contre, les ventes de portables ont chuté (-38% en février), puisque majoritairement fabriqués en Asie et que les boutiques étaient fermées.

Tour d’horizon de la situation chez Orange, Bouygues et SFR.

Chez Orange, tous les sites tertiaires ont été fermés dès les annonces gouvernementales, et les boutiques et centres d’appel dès le 19 mars.

80 % des effectifs ont été mis en télétravail (parfois en attente de matériel) et ce, jusqu’à fin août. Les personnels des boutiques étaient en autorisation spéciale d’absence, Orange ne voulant pas de chômage partiel, pour une équité entre fonctionnaires et salariés du privé. 

Seuls les techniciens et les personnels des UFR (unité de facturation) ont dû travailler sur site, pour assurer la continuité d’activité. Les techniciens d’intervention ont reçu des consignes spécifiques pour aller chez les clients. S’ils constataient que les mesures de prévention n’étaient pas effectives, ils pouvaient appliquer le droit de retrait.

Le dialogue social a été compliqué pendant cette période particulière. Au niveau national, Orange a tenu 2 conférences téléphoniques par semaine avec les OS, avec la directrice Orange France ou parfois Stéphane Richard et le médecin coordinateur d’Orange.

Comme les syndicats n’ont pas voulu négocier d’accords en téléconférence, le calendrier est suspendu pour les NAO, le télétravail, la prévoyance des fonctionnaires…La direction, concernant les mesures d’accompagnement, la prise de jours de RTT (entre 3 et 6 jours imposés), le PRA (plan de reprise d’activité), a pris des décisions unilatérales. Pas d’écoute, sous le prétexte de l’urgence, les séances ont été assez houleuses… Et au niveau régional, il a pu manquer des instances.

Une prime Covid de 1000 € a été votée pour le personnel en continuité d’activité le 6 avril mais aucune transparence sur qui va la toucher et quand.

Autre exemple, les boutiques ont réouvert le 13 mai, après le seul avis du CSE central. Orange n’a pas consulté les CSE d’établissement, alors que chaque structure a des périmètres différents.

Au niveau de la CFTC, pour garder le contact avec les salariés, outre le site internet et la page facebook, nous avons mis en place 1 heure d’information syndicale par téléphone pour les salariés de l’UAT (unité d’assistance technique).

Chez Bouygues Télécom, dès les annonces gouvernementales, une cellule de crise a été mise en place, avec les représentants des commissions CSSCT, qui ont fait un remarquable travail d’anticipation (mise à jour du Document Unique, préparation du déconfinement, commande de matériel pour assurer le retour des collaborateurs en toute sécurité au travail, comme des combinaisons pour les techniciens…).

Seules les équipes en contact avec les clients (le personnel des boutiques et quelques structures de la direction entreprise soit 5 à 6% des salariés), ont été placées en chômage partiel complété à 100%.

Les boutiques ont réouvert dès le 11 mai avec des plexiglass aux caisses, des masques, des visières. Les techniciens du réseau ont assuré la continuité d’activité. Et les salariés qui devaient télétravailler ont été très vite équipés de PC.

Pour les personnels des sièges, le déconfinement a été progressif à compter du 18 mai, avec maximum 50% des effectifs présents sur site.

Une batterie de mesure assure la protection des salariés : sens de circulation, prise de températures à l’entrée des bâtiments, ascenseurs réservés aux personnes à mobilité réduite et aux femmes enceintes et pour chacun, une boite de 50 masques chirurgicaux. 

Un nouveau dialogue social a vu le jour chez Bouygues, avec des élus très mobilisés qui ont travaillé avec la direction pour voir comment sortir financièrement de la crise et comment faire évoluer les modes d’organisation, avec des réflexions sur les accords de télétravail.

Un accord a été signé le 27 mars, au niveau du Groupe Bouygues, sur les congés à poser avant mai : 1 semaine de congé principaux et 10 jours maximum des autres congés, y compris CET.

Chez SFR, 43 % des salariés ont été mis au chômage partiel brutalement et immédiatement (complété à 100%), avec un mail reçu le lundi 23 mars (94 % chez SFR distribution – les boutiques, qui ont fermé le 16 mars). Les organisations syndicales ont été averties le dimanche 22 mars par conférence téléphonique.

Ceux en télétravail l’ont été dès le 16 mars, et ont été équipés en conséquence.

Une prime de 200 € sera octroyée aux seuls les techniciens et experts réseaux qui ont travaillé sur site et dont la rémunération n’excède pas 3 SMIC mensuel.

Le recours au chômage partiel pour les salariés en boutique a été bien accueilli, cependant, les représentants CFTC déplorent l’absence de déploiement du télétravail pour les salariés de l’UES SFR. Encore plus regrettable et incompréhensible lorsque dans un même service, certains ont été placés en chômage partiel alors que d’autres pouvaient télétravailler.

Aussi, la CFTC a demandé l’ouverture d’une négociation pour la gestion de la crise.

Un accord Covid a été signé, comprenant le complément pour le chômage partiel, l’attribution d’une prime de continuité d’activité, le report de 5 jours de congés au-delà du 31 mai, la neutralisation de l’impact de la période d’activité partielle sur la base de calcul du budget 2020 des Activités sociales et culturelles (ASC), l’adaptation des objectifs commerciaux et la garantie d’un minimum de prime pour les salariés soumis à un dispositif de rémunération variable (commerciaux et vendeurs).

La CFTC a particulièrement maintenu le contact avec des lettres d’information envoyées aux élus, aux salariés et des publications sur les réseaux sociaux.