Le livre, un bien de première nécessité

Le livre, un bien de première nécessité

Tout le monde a le droit d’avoir accès aux livres, où qu’ils soient et quels qu’ils soient !

Le 29 octobre 2020, le gouvernement a décidé que les librairies n’étaient pas des commerces de première nécessité et a donc ordonné leur fermeture le temps du confinement.

En prenant cette décision, une forme de concurrence déloyale s’installait : le livre n’étant pas considéré comme un bien de première nécessité, personne ne devait en vendre ; or, les livres étaient toujours vendus par les supermarchés et par les sites de vente en ligne sur internet. 

Face à la grogne du secteur, le gouvernement a annoncé que les grandes surfaces devaient fermer à partir du 4 novembre, leurs rayons de produits « non essentiels », alors que parfois, le supermarché de proximité est le seul endroit où trouver encore quelques ouvrages, que ce soit des livres ou BD pour les enfants, comme des romans ou autres livres.

Aujourd’hui, la seule possibilité pour acheter des livres se trouve donc sur internet, que ce soit via les plateformes de vente en ligne, ou via les dispositifs de « click and collect » mis en place par certaines librairies. La question de l’accès des personnes n’utilisant pas internet reste posée, tout comme celle de l’équipement de certaines villes en librairies.

La CFTC, via Pascal Boulin, notre représentant pour les domaines de l’édition et des librairies, rappelle que le système de « click and collect » n’est possible que si la personne est à proximité de la librairie où elle peut venir chercher son ouvrage, la limitation de déplacement ne facilitant rien.

Faire en sorte que les livres ne soient disponibles qu’en ligne, c’est priver les familles et les personnes non équipées d’internet de la possibilité de lire, de découvrir, et c’est faire la part belle principalement aux plateformes type Amazon, qui apparaissent toujours en première page des moteurs de recherche sur internet.

La seule bonne nouvelle actuellement est l’annonce par la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, de la révision du tarif postal livre (divisé par 3 ou 4) pour les envoyer par courrier.  

Le livre reste le cadeau numéro 1 en France, plus encore à la période des fêtes. La CFTC craint que les libraires, privés de leurs revenus de fin d’année, aient du mal à retrouver un nouveau souffle.

La CFTC est résolument favorable aux mesures de sauvegarde annoncées en faveur des libraires, sans toutefois être rassurée sur l’avenir de ce secteur d’activité hautement nécessaire. Au-delà des mesures de fonctionnement d’urgence, c’est bien la place de la culture qu’il faut sécuriser dans nos territoires. Elle est une part entière de l’aménagement du territoire, de la lutte pour l’accès à tous à l’information et pour l’unité nationale et c’est plus que jamais une nécessité.