Depuis la fermeture en 2020 de l’usine, un premier signe encourageant pourrait donner un nouvel espoir pour la renaissance de Chapelle Darblay. L’état vient d’annoncer une aide financière pour un projet de production de papier pour ondulé recyclé. Espoir qui reste fragile tant que le dossier ne sera pas entièrement finalisé.
Pendant des années, le site de Chapelle Darblay, situé à Grand-Couronne en Seine-Maritime, a été un symbole industriel fort pour la filière
papier en France. Spécialisée dans le recyclage du papier journal, l’usine a été fermée en 2020, laissant derrière elle des centaines d’emplois supprimés, une filière fragilisée et un territoire marqué. Aujourd’hui, entre espoirs de relance industrielle et incertitudes persistantes, une question reste posée : Chapelle Darblay connaîtra-t-elle une véritable renaissance ou glissera-t-elle vers une disparition définitive ?
Longtemps symbole d’innovation et de durabilité, l’entreprise voit aujourd’hui son avenir gravement menacé.
Un site stratégique pour la souveraineté industrielle
Jusqu’à sa fermeture, Chapelle Darblay était la seule usine en France capable de recycler 100 % de papier journal. Elle traitait jusqu’à 450 000 tonnes de papier par an, et représentait à elle seule 25 % de la production nationale. Sa fermeture a marqué un recul majeur pour l’économie circulaire et la souveraineté industrielle dans le secteur du papier.
Le projet de relance : ambitieux mais fragile
Depuis plusieurs mois, un projet de relance du site est porté par Fibre Excellence, associé à Veolia.
Objectif : transformer l’usine pour produire du papier pour ondulé recyclé (PPO), utilisé pour les emballages. Un marché en forte croissance, plus durable et porteur d’emplois.
Le projet prévoit :
• 245 millions d’euros d’investissement
• 180 emplois directs créés
• Une relance industrielle dans une logique d’écologie circulaire
Le soutien de l’État : une bouffée d’oxygène
Après plusieurs mois de flou, et une menace de retrait du porteur de projet en mai 2025, le gouvernement a finalement annoncé une aide publique de 52 millions d’euros en juin. Cette participation en capital (et non un simple prêt) était décisive pour boucler le montage financier, et a permis de sauver in extremis le projet. Ce soutien est aussi le fruit d’une mobilisation constante des syndicats, des élus locaux et de la Métropole de Rouen, qui a racheté le site pour éviter sa démolition.
Une renaissance encore sous condition
Si le feu vert de l’État marque un tournant positif, rien n’est encore gagné :
• Le financement privé (près de 180 millions d’euros) reste à finaliser.
• Le redémarrage ne pourra intervenir qu’en 2027–2028.
• Le risque d’abandon persiste en cas de défaillance d’un partenaire ou de retournement économique.









